16
May
Portrait de femmes
Siham Zahidi : directrice de Green Smile
Après une prépa agro qui aurait dû normalement me mener vers une grande école d’agronomie et peut être ensuite vers une activité de chercheur, je me suis engagée dans des études en Management puis une carrière de le commerciale et la communication pour enfin atterrir dans la ferme familiale pour une activité de producteur qui a duré 6 ans.
6 années d’une expérience forte, positive et qui m’ont fait inévitablement permis d’affronter les difficultés de ce métier de producteur en maraichage, en considérant par exemple les risques d’aléas climatiques qui peuvent ruiner une campagne. En fait, les producteurs de façon générale et les plus petits en particulier ont toujours été les parents pauvres de l’agriculture, alors qu’ils sont garants d’une offre fruits et légumes à la consommation nationale et concurrent eux aussi à travers l’agrégation à cette offre à l’export devenue florissante.
Je rappelle que la Maroc a exporté environ 350.000 T de tomates au cours de la précédente campagne. Heureusement d’ailleurs que toutes ces certifications imposées à l’export, ont considérablement aidées à la mise à niveau générale.
Mon changement d’orientation vient en fait d’une double perception :
- d’une part, l’impression de ne pas utiliser toutes mes capacités,
- d’autre part le sentiment d’un manque chez les producteurs sur le plan de l’organisation technique, financière, managériale, et de la nécessité d’y apporter des réponses
Des perceptions d’ailleurs communes avec mon père dont j’ai surement un peu hérité de l’histoire. Une histoire riche dans ce milieu de la production puisque il a collaboré à la SASMA, dont on perçoit d’ailleurs plus que jamais le manque, mais aussi sa participation à la vie associative pour la défense des intérêts du producteur marocain.
Et notre réflexion commune nous a amené à ce constat des besoins d’organisation et d’assistance en milieu de production. C’est ainsi qu’avant d’engager des démarches plus larges, nous avons mis en place une première conférence orientée sur la tomate, afin d’apporter une réflexion à la production qui fait que très rarement appel au consulting de façon directe. Il nous semblait nécessaire d’approcher la réalité et les constats : difficile de faire mieux que 17 à 18 kg/m2 export dans les serres telles qu’elles sont actuellement, alors que ailleurs dans le monde les résultats dépassent les 65 kg /m2 et bien sûr dans des conditions techniques bien différentes.
C’est la raison pour laquelle, cette seconde conférence envisage de réfléchir à des solutions propres à nos conditions de production et nos moyens, et trouver un modèle efficace au Maroc qui permette d’approcher de meilleurs rendements.
Nous souhaitons par ailleurs organiser des formations spécifiques très ciblés sur les besoins, parce que nous les connaissons. Et un chef d’entreprises de production petite ou moyenne, mais aussi les grosses, sont submergées de questions à résoudre toutes en même temps.
Notre objectif est de faire des offres ciblées, à l’exemple de la formation du personnel qui sera aussi axé sur les chefs d’équipes et les ouvriers. Chacun sait qu’au delà des grandes théories, il y a un rapport étroit de cause à effet entre le bon travail et les résultats et je suis persuadée que le travail de l’ouvrier joue un grand rôle en la matière.
L’activité formation démarre dés le mois de mai avec une formation technique qui cible les producteurs et cadre technique et portera sur la même thématique que la conférence. Cette conférence se déroulera à Almeria en Espagne au centre de formation de la Fondation Tecnova, notre partenaire scientifique pour la conférence. Cette formation durera 5 jours.
Enfin, nous démarrons notre activité communication qui touchera toutes les strates de la profession et ira de la conception de supports, logos… à la gestion des relations publiques (optimisation de présence lors des différents salons professionnels, animation de stands…).
Enfin nous souhaitons interagir et aider les différentes associations professionnelles dans leur organisation et l’optimisation de leurs actions qu’elles soient techniques, Stratégiques, événementielles, managerielles ….
En conclusion, je dirais que notre activité s’est diversifiée ou plutôt s’est orientée réellement sur le fond de nos compétences. Nous nous approchons en fait du véritable service à la production. Participer à l’identification et à la compréhension des problèmes et de mettre en place des actions pour les résoudre.
Nous en sommes réellement proches pour les avoir affrontés, et nous souhaitons mettre cette connaissance au service des producteurs.
Je dirais même que plus qu’un souhait, nous y sentons un véritable devoir.