Le gouvernement envisage de prendre des mesures pour lutter contre l’inflation agricole et réduire
les prix des fruits et légumes pour les Marocains. La profession agricole attend des décisions rapides
concernant divers aspects qui ont un impact sur les coûts de production, tels que la suppression
potentielle de la TVA sur les semences et les produits phytosanitaires. Cependant, résoudre cette
équation difficile est un défi majeur.
Le vendredi 7 avril 2023, des réunions ont eu lieu pour discuter de la problématique des prix
agricoles et des chaînes de production. Aziz Akhannouch, accompagné de plusieurs ministres, a
rencontré les représentants de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement
rural (COMADER), de la Fédération interprofessionnelle marocaine de production et d’exportation
des fruits et légumes (FIFEL) ainsi que les présidents des chambres agricoles. Les ministres présents
étaient Mohammed Sadiki, ministre de l’Agriculture, Nadia Fettah, ministre de l’Economie et des
finances, et Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget.
Les prix des produits agricoles et alimentaires ont augmenté de 20,8% en un an, et le taux d’inflation
a atteint un niveau record de 10,1% en février, ce qui est attribuable à plusieurs facteurs tels que la
hausse des prix des intrants agricoles, la sécheresse, ainsi que les répercussions de la pandémie du
Covid-19 et celles de la guerre en Ukraine.
L’objectif principal de la réunion était de souligner l’importance accordée au marché national en
termes de prix et de disponibilité des produits, et de trouver des solutions durables pour faire baisser
les prix. Toutefois, l’équation est complexe car il est nécessaire de maintenir un équilibre entre
l’exportation et le marché local tout en servant les consommateurs marocains à des prix abordables.
Les coûts de production sont également impactés par la hausse des prix des intrants importés tels
que les semences, les phytosanitaires, le PVC et les engrais, ce qui peut mener les agriculteurs à
quitter l’agriculture si leurs marges ne leur permettent pas d’absorber ces hausses de coûts. Par
exemple, le coût moyen de production de la tomate est passé de 1,50 DH – 3 DH à la fourchette 4 DH
– 4,50 DH. Les prix de sortie de ferme pour la tomate étaient de 1,50 DH à 2 DH le kilo, ce qui
représente une vente à perte. Entre octobre 2022 et janvier 2023, le prix moyen constaté sortie
ferme était de 1,68 DH par kilo, selon les chiffres officiels.
A l’issue de ces réunions, les professionnels se sont engagés à rechercher des solutions qui
préserveraient le pouvoir d’achat des Marocains tout en permettant aux agriculteurs de gagner de
l’argent. Le ministre de l’Agriculture a souligné l’importance de la rationalisation
de la gestion des ressources hydriques et de la recherche de solutions innovantes dans ce domaine. Il
a également affirmé que le gouvernement soutiendrait et accompagnerait les professionnels pour le
développement de l’agriculture nationale et du développement rural.
Concernant la situation de la tomate ronde, il a été décidé de réactiver la commission mixte de
gestion des éventuels quotas d’export en concertation entre la profession et Morocco Foodex. La
FIFEL a accepté de revenir dans cette commission et de participer à la gestion de l’export en cas de
besoin. Il a également été convenu de limiter les migrations des professionnels des cultures de la
tomate ronde vers les fruits rouges et d’accorder le principe de la suppression de la TVA sur les
semences et les produits phytosanitaires importés, ce qui améliorerait la productivité et les marges
des agriculteurs. Enfin, le gouvernement et les professionnels recherchent des solutions immédiates
et durables pour faire face aux défis qui confrontent l’agriculture nationale, notamment ceux relatifs
à la souveraineté alimentaire, au stress hydrique, à la hausse des prix, à l’approvisionnement du
marché national, à la durabilité de l’agriculture nationale, ainsi qu’à l’amélioration des conditions de
vie des agriculteurs.