Commerce Maroco-Espagnol : produits échangés et controverses autour du boycott

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Les manifestations des agriculteurs espagnols ont gagné en ampleur ce week-end, bien qu’elles se déroulent depuis plus de 10 jours en Espagne et dans le reste de l’Europe. Ce qui frappe dans ce conflit, c’est la diversité des revendications : certains réclament davantage de protectionnisme, d’autres plus de liberté. Les demandes des manifestants sont nombreuses : moins d’impôts, moins d’exigences environnementales et de sécurité alimentaire, plus de subventions pour les producteurs nationaux, des prix plus élevés à la source, etc. À l’exception de la contestation des réglementations climatiques de Bruxelles, les revendications sont historiques dans ce secteur.
Une autre scène familière lorsqu’une impasse se produit est le pillage de camions étrangers, comme récemment en France, où des camions espagnols ont été attaqués et des produits nationaux incendiés. Les propos de l’ex-ministre française de l’Environnement, Ségolène Royal, affirmant que les fruits et légumes espagnols ne respectent pas les normes françaises et sont « faux et non comestibles », ont contribué à intensifier les tensions entre les concurrents de l’UE.
En Espagne, l’animosité du secteur agricole se dirige moins vers la France que vers le Maroc, où des manifestations à Jerez de la Frontera ont dégénéré en renversement de cargaison de camions marocains, accusés de concurrence déloyale. Les agriculteurs espagnols estiment que les produits marocains ne respectent pas les normes phytosanitaires de l’UE, ce qui leur conférerait un avantage concurrentiel injuste.
Il est important de noter que la balance commerciale entre l’Espagne et le Maroc est favorable à l’Espagne. Selon les dernières données de l’ICEX, jusqu’au mois de novembre dernier, l’Espagne a exporté des produits d’une valeur de 11,249 milliards d’euros vers le Maroc, tandis qu’elle a importé des biens pour 8,334 milliards d’euros, des chiffres très similaires à ceux de 2022, comme le montre le tableau suivant.
Les chiffres montrent que le commerce entre le Maroc et l’Espagne, notamment dans le secteur agroalimentaire, est déséquilibré en faveur du Maroc. L’Espagne importe davantage de produits alimentaires du Maroc qu’elle n’en exporte vers ce pays. Cette situation crée un déficit commercial pour l’Espagne dans ce secteur. Cependant, il est important de noter que le Maroc représente un marché relativement petit par rapport aux échanges commerciaux totaux de l’Espagne, ce qui limite l’impact global de ce déficit sur l’économie espagnole.
C’est en effet une observation pertinente. Les différences de développement économique entre le Maroc et l’Espagne expliquent en partie les échanges commerciaux asymétriques dans certains secteurs. L’excédent commercial de l’Espagne dans les produits industriels et technologiques avec le Maroc souligne la complémentarité des économies des deux pays, où chacun peut bénéficier des avantages comparatifs de l’autre. Cela montre également comment les échanges commerciaux peuvent varier selon les secteurs, en fonction des niveaux de développement respectifs et des capacités de production de chaque pays.
Il est important de considérer la qualité des produits échangés et leur impact sur les consommateurs. Bien que les produits bon marché puissent améliorer la qualité de vie, ils doivent être sûrs et conformes aux normes de santé. Ainsi, un équilibre entre l’accessibilité économique et la sécurité des produits est crucial.
Il est également souligné que les citoyens sont les meilleurs juges de la qualité des aliments, en particulier en ce qui concerne la fraîcheur et le goût des produits locaux par rapport aux produits importés. Il est donc important de prendre en compte leur perception dans les décisions commerciales.
Concernant l’agriculture espagnole, il est suggéré qu’elle a besoin de réduire ses coûts de main-d’œuvre, ses impôts et autres charges, tout en valorisant sa qualité et en innovant pour être plus efficace. Il est noté que l’innovation est essentielle et que le protectionnisme ou le boycott ne feraient qu’aggraver les choses en réduisant l’offre sur le marché et en entraînant des prix plus élevés.
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