Agadir se positionne comme un acteur clé dans les échanges commerciaux à venir entre le Maroc et l’Afrique de l’Ouest. Le 11 décembre dernier, un protocole d’accord a été signé pour officialiser le lancement d’une nouvelle liaison maritime reliant Agadir à Dakar. Ce projet ambitieux, mené par Atlas Marine, une société marocaine soutenue par un groupe d’investisseurs britanniques, propose un service innovant de transport maritime de camions, appelé ro-pax. La gestion de cette ligne a été confiée à une filiale spécialement créée, Agadir Dakar Line.
Ce nouveau service maritime a pour objectif de réduire significativement le temps et les coûts liés au transport terrestre. Actuellement, les camionneurs mettent entre 9 et 10 jours pour parcourir les 3 500 kilomètres séparant Agadir de Dakar par voie terrestre. Grâce à cette nouvelle liaison, le trajet sera ramené à seulement 56 heures. Ce gain de temps est particulièrement stratégique pour le transport de produits frais et périssables. Comme l’explique Driss Boutti, président de la CGEM Souss Massa : « Cela permettra de préserver la qualité des produits tout en diminuant les coûts d’exploitation des camions, notamment en carburant et en usure. »
Malgré cette avancée, Driss Boutti précise que la nouvelle ligne maritime ne se substitue pas au transport terrestre. Avec une capacité initiale de 120 camions par trajet, elle reste insuffisante pour absorber les 74 000 camions qui empruntent chaque année la route terrestre via Gueguerate.
Le navire offre des équipements modernes, notamment 120 cabines doubles, des douches, un buffet accessible 24h/24 et un espace de prière, garantissant confort et sécurité. Le coût d’un aller-retour est estimé entre 45 000 et 50 000 dirhams par camion, un tarif compétitif représentant environ la moitié des frais d’un itinéraire terrestre.
Le projet bénéficie du soutien actif de la région Souss-Massa, qui s’est engagée à subventionner la ligne durant sa première année, sous réserve d’un taux de remplissage minimum de 65 %. Parallèlement, le ministre du Transport et de la Logistique, Abdessamad Kayouh, a joué un rôle déterminant dans l’obtention rapide des autorisations nécessaires. Les infrastructures portuaires d’Agadir et de Dakar sont d’ores et déjà prêtes à accueillir cette nouvelle desserte.
Le lancement de cette ligne est prévu pour la fin janvier ou le début février, avec une fréquence initiale d’un voyage hebdomadaire. La cadence pourrait être augmentée si la demande le justifie.
Cette nouvelle liaison maritime, au-delà de Dakar, ouvre la voie à des connexions avec d’autres pays du corridor sahélien, tels que le Niger, le Mali et le Burkina Faso. Elle s’inscrit dans une démarche visant à renforcer les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Afrique de l’Ouest. Selon Gregory Darling, président d’Atlas Marine et leader du géant britannique AST Networks, ce projet représente une opportunité stratégique de premier plan.
La signature de cet accord inaugure une nouvelle étape dans le transport de marchandises entre le Maroc et ses partenaires en Afrique. La ligne maritime reliant Agadir à Dakar vise à renforcer les échanges commerciaux tout en ouvrant de nouvelles perspectives économiques pour la région.
