Mehdi Benchekroun, PDG de DMB & Co, souligne que les températures fraîches dans le nord du Maroc ont impacté les fruits rouges, en particulier les myrtilles : ‘Le processus de maturation a ralenti, repoussant le pic de récolte initialement prévu en janvier-février à mars.’
Malgré ce retard, Benchekroun se veut rassurant quant à la qualité : ‘De nombreux producteurs ont adopté des variétés premium afin de renforcer la réputation des myrtilles marocaines sur le marché mondial. Les autorités sanitaires de l’ONSSA veillent à ce que nos fruits répondent aux mêmes normes de sécurité et de qualité que ceux produits en Europe. Si le changement climatique introduit une part d’incertitude, son impact semble se limiter à un simple décalage de la récolte, et nous serons très bientôt de retour sur le marché.’
D’autres indicateurs de qualité pour les myrtilles marocaines sont également au vert cette saison, confirme Mehdi Benchekroun : ‘Nous constatons une forte présence de myrtilles de grande taille, avec de nombreuses baies dans la gamme 16+ et 19+. Les producteurs adoptent de plus en plus des variétés jumbo, remplaçant les variétés classiques qui atteignaient généralement un calibre de 14-16+. La douceur, la pruine et le croquant sont exceptionnels, et les nouvelles variétés offrent une amélioration significative de la durée de conservation.’
Les myrtilles marocaines ont traditionnellement rivalisé avec celles d’Amérique latine, bien que les désavantages en termes de prix aient ralenti les exportations. Cependant, Mehdi Benchekroun souligne un atout majeur : ‘Chaque catégorie de qualité a son prix, mais nos myrtilles bénéficient d’une durée de conservation nettement plus longue. Récoltées à Larache le matin, elles arrivent en Espagne le soir même ou le lendemain matin, et en Allemagne ou aux Pays-Bas en seulement quatre jours, bien plus rapide que le transit de trois semaines depuis l’Amérique latine.’
Avec l’arrivée de volumes importants en mars, les exportateurs marocains devront faire face à la concurrence de l’Espagne et du Portugal. Pourtant, Benchekroun reste confiant : ‘Il y aura un marché pour tout le monde. Nous sommes convaincus que nos efforts pour offrir des baies de qualité seront récompensés.’
Malgré le retard du pic de récolte, il assure que la demande reste forte : ‘Le marché ne ralentit pas. Il suffit de prendre l’autoroute près de Moulay Bousselham ou de Larache et de compter les camions chargés de myrtilles. L’activité ne fera qu’augmenter jusqu’à la fin de la saison en mai.’